vendredi 9 mars 2018

Lieutenant Eve Dallas, tome 1 : Au commencement du crime

HISTOIRE

Le lieutenant Eve Dallas est appelée pour un homicide : le corps d'une prostituée a été retrouvée dans un appartement. L'enquête s'annonce d'autant plus difficile que la victime n'est autre que la petite-fille d'un sénateur très en vue aux Etats-Unis.
Rapidement, la route de la jeune femme croise celui de Connors, un séduisant milliardaire qui figure parmi les suspects. Entre raison et passion, Eva devra faire face aux démons de son passé pour démasquer le coupable...

CRITIQUE

J'avais choisi ce titre au pif pour mon Challenge ABC Thriller/Policier 2018, mais je dois dire qu'une intrigue mélangeant romance et policier n'était pas pour me déplaire. Et je suis satisfaite de cette lecture, même si on est loin du coup de cœur.

Pour ce premier volet d'une loooooongue série, Eve Dallas doit enquêter sur le meurtre d'une prostituée, parent proche d'un sénateur qui ne veut rien de moins que le fauteuil présidentiel. Durant l'enquête, elle va faire la connaissance de Connors, un milliardaire qui ne la laisse pas indifférente. Entre ses sentiments naissants et sa soif de vérité, la jeune femme va jouer un jeu dangereux, mêlant argent, sexe et politique.

Même si le récit n'est pas original, j'ai passé un agréable moment. On est directement plongé dans l'enquête et c'est parti pour plus de 300 pages où Nora Roberts nous présente une affaire très intéressante mélangeant sexe, argent et pouvoir.

Car la politique occupe une grande place dans l'intrigue ; déjà parce que la première victime est la petite-fille d'un sénateur, mais aussi grâce au statut de prostituée, qui a changé.
On apprend en effet que l'industrie du sexe a maintenant des codes et des règles plus stricts. De plus, le grand-père de la première victime est ultra-conservateur et ne lui parle plus, suite à son choix de vie.

Ces changements sont dû aux indices temporels que l'auteure nous donne. En effet, l'histoire se déroule en 2068, dans une Amérique futuriste, où la technologie est plus évoluée que jamais. On ne donne pas non plus énormément de détails, mais suffisamment pour donner d'en apprendre davantage sur ce monde futuriste. Une petite touche SF surprenante, mais bienvenue. Sans doute le point le plus positif et intriguant du roman.

Concernant l'enquête en elle-même, j'étais curieuse de connaître le coupable. Nora Roberts a bien construit son intrigue et donne plusieurs fausses pistes, avant de nous dévoiler le coupable. De plus, elle multiplie les rebondissements ; ces derniers m'ont surprise, tant je ne m'attendais pas à trouver des histoires finalement sordides.

En revanche, l'identité du tueur m'a un peu déçue. Je veux dire par là que les fausses pistes sont telles que je me suis dit : "Finalement, ça ne peut être que cette personne". Et bingo, c'était cette personne. Cela coule tellement de source que ce n'est pas surprenant.

De plus, la fin m'a aussi déçue, car elle laisse le roman sur un sentiment d'inachevé. Certains vont me rétorquer qu'il s'agit d'un premier tome et que c’est normal. Mais quand on apporte une conclusion définitive à une enquête, ce serait bien aussi de faire pareil avec l'histoire globale, non ?
Bref, une fin décevante, en plus d'être inachevée.

Mais ici, y a pas que du policier, on a aussi de la romance. Et malheureusement, ça pêche.
Déjà, je ne suis pas très fan de romance à la base. Et si c'est mal amené, c'est encore pire ! C'est le cas ici ; Eve tombe facilement dans les bras de Connors alors qu'ils n'ont échangé que trois ou quatre dialogues, et sans vraiment se connaître. Et bien entendu, on n'échappe pas aux inévitables scènes de sexe, assez répétitives, mais pas trop nombreuses.
Cet aspect ne m'intéresse pas du tout, en plus de ne pas être crédible.

Eve est une femme attachante ; elle a déjà un passé difficile qu'elle dévoile tardivement. Malgré ses sentiments pour Connors qui lui font perdre pied (et un peu de crédibilité aussi pour être honnête), elle veut à tout prix retrouver le coupable et se jette à corps perdu dans son travail.
J'ai beaucoup aimé aussi ses relations avec ses collègues de travail ; elle évolue quand même dans un milieu très masculin, mais arrive à se faire respecter. 
Un portrait de femme qui ne m'a pas toujours convaincue, mais j'attends de voir ce qu'elle me réserve dans les tomes suivants.

En revanche, je n'ai pas du tout adhéré à Connors. Ce type est le cliché même du milliardaire qui possède la moitié de la ville et est, bien sûr, un dieu au lit. Et ajoutons à cela son côté mystérieux, puisqu'il refuse de dévoiler des pans de son passé à Eve.
Désolée, mais un cliché pareil, c'est pas possible. C'est pas hyper crédible, mais je trouve que c'est tellement usé que ça en devient risible.

Je n'ai rien de spécial à dire sur l'écriture : Nora Roberts présente un texte fluide, qui se lit rapidement. J'ai beaucoup aimé ses petites touches de SF, qui présentent un monde futuriste intéressant et qui semble plus riche que prévu.

Un premier volet très sympa, malgré une fin décevante et le personnage de Connors très cliché.

mardi 6 mars 2018

[Bilan] Février 2018


Février est terminé et voici donc l'heure du bilan livresque !
Je suis satisfaite, j'ai lu 19 romans durant ce mois, avec plus de belles découvertes que de flops, ce qui est une belle progression !
Voici donc mes flops, belles lectures et tops de Février 2018 !


FLOPS

  • Aristote et Date découvrent les secrets de l'univers => Un roman qui parle de l'homosexualité, mais ça part dans des digressions sans queue ni tête. Dommage !
  • Les Emmurés => Autant la première partie est géniale, autant la deuxième l'est moins. Mais le gros souci, c'est la place de la femme et le personnage de Jane, imbuvable au possible.
  • Phobos, tome 1 => Un pitch prometteur, mais les séances de speed-dating sont clichés au possible et l'héroïne n'est pas hyper attachante. J'ai préféré les persos secondaires et la partie centrée sur la Terre.
  • La vérité sur Alice => Un roman qui traite du harcèlement scolaire, mais de manière trop superflue.
  • Hôtel Vendôme => Ça se lit vite et bien, mais globalement, c'est le néant, tant pour l'histoire que pour les personnages.


BELLES LECTURES

  • Agatha Raisin, tome 1 : La Quiche Fatale => Un policier plutôt sympa, avec une héroïne finalement pas si farouche qu'annoncée.
  • Strom, tome 1 : Le Collectionneur => Un premier tome très jeunesse, mais qui promet un univers passionnant !
  • Blacklistée => Une histoire touchante, mais pas aussi émouvante que ce que à quoi je m'attendais. Mais le harcèlement scolaire est traitée de manière complète dans ce livre, puisqu'on suit aussi bien les harceleurs que la harcelée.
  • La vérité sur l'affaire Harry Québert => Malgré sa taille, ce roman se lit vite, grâce à l'enquête sur la disparition de Nola. Mais l'auteur se perd en chemin, quitte à prendre quelques raccourcis et à grossir les révélations, au risque d'en faire trop.
  • Ecriture => Un livre très intéressant sur la vie de l'auteur et qui en profite pour nous livrer quelques conseils d'écriture.
  • Pour toujours... jusqu'à demain => Un roman pas original, mais qui propose des persos secondaires intéressants. Dommage que ce ne soit pas le cas de l'héroïne !
  • La maison des murmures => Encore une fois, Serge Brussolo démontre toute l'étendue de son imagination ; l'histoire est très sympa, mais ce sont les personnages pas attachants qui pêchent.
  • Anges et Démons => Un thriller ésotérique qu'on ne lâche pas malgré ses 600 pages. Après, je l'ai trouvé moins bon que Da Vinci Code, mais c'est un aspect purement subjectif.
  • Le Monstrologue, tome 1 => Un univers passionnant avec des monstres, mais des personnages détestables font de cette lecture une belle découverte. J'en attends davantage pour la suite.
  • La fille de mes rêves => Un policier jeunesse sympa, saupoudré d'une touche de SF.


TOPS

  • Les garçons ne tricotent pas (en public) => Un très bon roman qui nous décrit les premiers pas en tricot, avec un garçon hyper attachant, dans une famille complètement barrée !
  • Les secrets d'une blogueuse amoureuse, tome 1 => L'aspect blog est le plus intéressant du livre, mais l'héroïne est très attachante et le couple qu'elle forme avec Jared est tout mignon !
  • Memorex => Un excellent roman d'anticipation qui pose des questions sur l'éthique scientifique. Peut-on tout se permettre au nom de science ?
  • L'anneau de Moebius => Superbe thriller que j'ai dévoré, malgré ses 600 pages. Le meilleur Thilliez que j'ai lu jusqu'à présent !
Voilà, rendez-vous le mois prochain pour le prochain bilan !

lundi 5 mars 2018

Le Monstrologue, tome 1

HISTOIRE

Will Henry, orphelin de douze ans, vit un étrange quotidien, en compagnie de son mentor, le Dr. Wharthrop. Ce dernier reçoit un curieux paquetage nocturne, qui contient deux cadavres.
L'autopsie qui en découle va les mener vers un voyage dangereux.

CRITIQUE

Le Monstrologue fait partie des titres choisis pour mon Challenge ABC Jeunesse/Young Adult. Je n'ai pas lu la saga La 5ème Vague, mais j'étais plus tentée par celui-ci, de part son pitch.
Je suis globalement satisfaite de cette lecture, mais j'ai eu de gros soucis avec les personnages. Mais je vais développer ce point plus loin.

Nous sommes à la fin du 19ème siècle. Will Henry est, depuis le décès de ses parents, l'assistant du Dr. Wharthrop, qui exerce malgré tout une étrange pratique : celui de monstrologue.
Ce métier va le mener vers l'autopsie de deux cadavres, particulièrement éprouvante, où notre duo va devoir affronter des créatures très dangereuses, prêtes à tout pour assouvir leur soif de sang...

Ce qui m'a énormément plu dans ce premier tome, c'est l'ambiance historique qui se dégage. Cela me rappelle un peu Londres à l'époque de Jack l'Eventreur, et ça y ressemble beaucoup, d'autant plus que les monstres que Will Henry et son maître devront affronter sont aussi des tueurs sanguinaires.

J'ai aussi bien aimé l'histoire. Dès le premier chapitre, on est directement plongé dans une ambiance macabre, avec cette autopsie de deux macchabées ! Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur n'est pas avare en détails ! Et c'est parti pour une aventure dingue, où l'on découvre nos premiers monstres, qui provoquent de véritables boucheries ! L'intérêt principal de l'intrigue, c'est de savoir pourquoi ils se sont installés dans la ville de New Jerusalem et comment les arrêter.

Rick Yancey décrit très bien ses scènes, à tel point qu'on a l'impression de "visionner" un film. Cela se ressent surtout dans les scènes de boucherie. Les détails sont tels que j'ai eu des hauts-le-cœur à plusieurs reprises.
L'écriture très cinématographique permet une plongée direct au cœur de la ville et des pensées de Will Henry, notre narrateur.

De plus, le suspens permanent donne envie de lire le livre jusqu'au bout. Autant dire que je ne me suis pas ennuyée du tout !
Si j'ai été satisfaite de la fin, je reste un peu frustrée : je pensais qu'on allait voir pas mal de créatures, mais on se limite à une seule "espèce". Je suppose qu'on aura d'autres monstres dans les tomes à venir, mais vu ce qu'on nous propose déjà dans ce premier tome, je pense qu'il y a là matière à crée un univers riche et varié. Pour l'instant, je laisse le doute subsister, mais j'espère vraiment qu'on aura des éléments supplémentaires dans les tomes suivants.

Le gros souci de ce livre, ce sont les personnages. Je ne les ai pas apprécié.
Sauf Will Henry, notre narrateur, et encore, j'ai trouvé qu'il avait une maturité dingue pour son âge (12 ans). Tellement mature que j'ai eu du mal à croire que l'auteur mettait en scène un gamin. Je pensais plutôt avoir à faire à un ado de 16/17 ans. Son comportement le laisse supposer, mais aussi sa façon de raconter les choses. Bon, ce dernier point s'explique, mais c'est assez soutenu pour un gamin de 12 ans.

En dehors de ces détails, j'ai apprécié Will Henry. C'est un petit bonhomme pour qui la vie n'a pas été simple et qui doit composer avec les caprices de son mentor. De plus, il est confronté à des scènes parfois violentes, ce qui choque d'ailleurs les quelques adultes présents dans l'histoire. Sa façon de réagir est assez incroyable et, comme écrit plus haut, mature pour son âge. Je l'ai trouvé aussi courageux, même s'il tente de montrer par moment sa bravoure aux adultes.

En parlant d'adultes, je n'ai pas trop apprécié le Dr. Wharthrop.
Déjà, j'ai trouvé sa personnalité assez lunatique : tantôt il veut quelque chose, puis une autre... J'ai aussi trouvé sa manière de se comporter avec Will Henry assez tyrannique. Jamais un remerciement (ou alors très tardivement) ou un mot gentil/de consolation... Et puis, c'est quoi cette manie de vouloir absolument montrer toutes ces horreurs à un gosse de douze ans ?! OK, autre époque, autre mœurs ; OK, c'est son apprenti ; mais je trouve qu'un peu de considération ne pourrait pas lui faire de tort !

Autre perso que j'ai détesté : l'"ami" du Dr. Wharthrop. J'ai oublié son nom (et de toute façon, il change d'identité sans arrêt !). J'ai mis le mot "ami" entre guillemets, parce que je trouve son comportement TRES douteux : déjà, sa manie de changer tout le temps son nom et son prénom, que j'ai trouvé incompréhensible. Ensuite, sa façon d'être avec Will Henry ; y a une scène à la fin du roman qui m'a laissée pantoise. Et le mentor de notre héros fait comme si de rien n'était !!! Et c'est pareil pour la scène suivante, où notre homme ne s’embarrasse guère. Il fait preuve d'un aplomb incroyable, même dans les moments difficiles.
En fait, ce type est l'archétype même de la tête à claque que je peux pas blairer !

Rick Yancey propose un texte écrit de manière fluide, proche d'un scénario d'un film. Il allie parfaitement narration, dialogues et descriptions et semble proposer un univers très intéressant qui, je l'espère, s'étoffera dans les tomes suivants.

Un premier volet très sympa qui m'a plongée dans un contexte historique et horrifique bienvenue. Bien loin de la Young Adult actuelle, Le Monstrologue pêche malheureusement par ses personnages détestables, sauf le narrateur.
J'attends de voir ce que la suite me réserve !

dimanche 4 mars 2018

L'anneau de Moebius

HISTOIRE

Pour sa première enquête, Vic est confronté à un crime sordide : une actrice de film X vient d'être retrouvée assassinée, torturée. La mise en scène, particulièrement macabre va le plonger au cœur de ce que la nature peut faire ressortir chez l'homme, en matière de monstruosité physique.
Stéphane, lui, se souvient avec précision de ses rêves. Ils semblent si réels... comme s'ils lui indiquaient une route à suivre. Une route qui le poussera à commettre des actes insensés et qui l'entraînera dans une spirale infernale.

CRITIQUE

Franck Thilliez est un auteur français qui ne m'a pas (encore) déçue. J'ai dévoré et adoré le peu d'ouvrages que j'ai pu lire. Et L'anneau de Moebius faisait partie de ma liste perso pour le challenge ABC Thriller/Policier.
Et actuellement, c'est le meilleur livre de cet auteur que j'ai lu !

Vic et Stéphane n'ont, à première vue, rien en commun : le premier est flic, le deuxième travaille dans le cinéma, en tant que concepteur de masques. Cependant, une série d'événements va amener les deux hommes à se rencontrer. Ils vont rapidement se rendre compte qu'ils sont liés d'une manière étrange et qu'ils doivent compter l'un sur l'autre pour sauver des vies.

Vous l'aurez compris par le résumé, on suit deux intrigues à priori sans lien. La première concerne une enquête où une actrice porno est sauvagement assassinée. La mise en scène du crime est assez sordide, sans compter que la victime avait des penchants sexuels pour le moins... atypiques.
La deuxième se centre sur les rêves d'un homme, trop réalistes pour être de simples songes. Dès lors, il va tenter d'en percer le sens. Et ce faisant, il va faire d'incroyables découvertes sur lui-même...

On se doute bien que les deux histoires finiront par se regrouper. J'étais d'ailleurs curieuse de voir comment l'auteur allait arranger le coup ; et le résultat est époustouflant !
On découvre ce qu'est ce fameux anneau de Moebius et l'impact qu'il aura sur toute l'histoire. C'est sans doute l'élément le plus énorme de tout le roman ! Alors, il peut sembler compliqué à suivre au début, et c'est un peu le cas. Mais dès que vous avez compris le truc, le reste passe tout seul !

L'histoire, malgré sa longueur (quasi 600 pages), ne souffre d'aucun temps mort et enchaîne rebondissements, suspens et révélations à gogo. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, d'autant plus que je voulais savoir : un, où l'auteur voulait en venir et deux, comment il allait conclure son récit.

De plus Franck Thilliez montre, une fois encore, qu'il sait plonger dans les tréfonds de l'âme humaine. Ici, il est surtout question de malformations physiques, qui peuvent engendrer bien des monstruosités. Et l'auteur ne tarit pas de descriptions pour nous présenter ce que la nature peut nous offrir de pire ! Une plongée à la fois fascinante et malsaine au cœur des malformations diverses et variées qui sont, en plus de l'anneau de Moebius, le deuxième pilier de l'intrigue.

Le final m'a énormément surprise ; je n'avais aucune idée de l'identité du tueur (quoique avec le recul, c'est vrai que ça coule de source au vu des éléments disponibles, mais sur le moment, je n'avais pas capté) et ses motivations sont assez justifiées. Une fois encore, M. Thilliez a su capter tout le paradoxe et la complexité de la nature humaine, rien qu'au travers de ce personnage.

Je me suis beaucoup attachée à Vic. Il est confronté à sa première enquête et à une relation difficile avec sa compagne enceinte. Cependant, il va se retrouvé confronté à des situations étranges et inédites qui vont ébranler toutes ses certitudes.
J'ai beaucoup aimé sa façon de réagir par rapport à ce qu'il vit. Ses relations avec ses collègues sont compliquées, ces derniers étant persuadés qu'il a été pistonné pour rejoindre l'équipe. Sans compter les conflits de plus en plus fréquents avec sa femme, qui ne s'épanouit guère dans leur nouvelle vie. Sans compter ce Stéphane qui semble savoir plus de choses que ce qu'il prétend...
Bref, un personnage que j'ai beaucoup aimé suivre.

Mais le plus intéressant des deux, c'est Stéphane.
Souffrant de problèmes psychologiques sévères, ses rêves semblent lui indiquer une route précise à suivre. Il va donc se fier à ces images, ces indices qu'il note dans un carnet et qui le conduiront à des lieux, des rencontres inattendues. J'ai adoré ce jeu de piste qui va le mener bien plus loin que ce qu'il imaginait.
J'ai aimé aussi cet homme, torturé, qui dissimule une grande souffrance. Rongé par la culpabilité, il tente de réparer ses erreurs, mais le destin semble s'acharner contre lui.

Les compagnes de nos deux protagonistes ne sont pas en reste, même si celle de Stéphane est davantage mise en avant que l'autre. Elle aime son mari, mais ne veut plus vivre l'enfer. Elle est constamment partagée et ne sait pas comment réagir. Je me suis moins attachée à elle qu'à son mari, mais sa présence offre une autre vision des événements vécus par ce dernier.

La compagne de Vic est plus en retrait, mais elle va jouer un rôle important. Je n'en dis pas plus, mais je ne l'ai pas trouvée spécialement attachante...

L'ensemble est présenté de manière percutante et très instructive aussi. On sent que l'auteur a fait beaucoup de recherches et nous les présente de façon claire et précise. Dans le cas de l'anneau de Moebius, il faut clairement un temps d'adaptation pour bien saisir toute sa portée... voire une relecture de certains passages. Mais une fois que vous avez compris, ça passe sans problème !

L'anneau de Moebius est un excellent thriller qui ne vous lâchera pas avant la dernière page ! Le suspens est insoutenable, les explications sont très bien fournies et l'auteur arrive, une fois encore, à nous présenter une face sombre de la nature humaine.

jeudi 1 mars 2018

Robert Langdon, tome 1 : Anges et Démons

HISTOIRE

Robert Langdon, éminent professeur en symbologie et iconographie religieuse, reçoit un appel singulier : celui du directeur du CERN, qui demande à le voir d'urgence. En effet, l'un de ses plus brillants scientifiques a été assassiné.
Il ne le sait pas encore, mais le professeur Langdon va se retrouver mêlé à un sombre complot, mêlant religion et science.

CRITIQUE

De Dan Brown, je n'ai lu grand chose, à part évidemment son Da Vinci Code, qui est d'ailleurs devenu une référence pour moi en matière de thriller ésotérique. Ceci dit, j'avais aussi lu Anges et Démons des années auparavant, mais la rediffusion du film (que j'ai bien aimé) m'a donnée envie de le relire une deuxième fois. Et dans l'ordre des aventures du professeur Langdon, bien sûr !
Résultat : j'ai passé un agréable moment, même si Anges et Démons ne m'a pas autant marquée que son illustre prédécesseur (et pourtant, en matière de chronologie, Da Vinci Code se déroule après les événements de cet opus !).

Pour sa première aventure, Robert Langdon se rend au CERN, en Suisse et, par la suite, dans la cité du Vatican. Il devra mettre ses connaissances à profil pour mettre à mal un terrible complot qui menace le Vatican. Pour ce faire, il sera assisté par la fille du scientifique décédé. Mais ils doivent faire vite car le compte à rebours est lancé...

Ce qui fait la force de ce récit, c'est le suspens permanent que l'auteur entretient. Le bouquin fait plus de 600 pages (et encore, j'ai lu la version grand format), mais on ne les sent pas passer.
Je ne me suis pas ennuyée, alors que je me souvenais de quelques éléments qui m'avaient fortement marqué durant ma lecture. Et le fait d'avoir visionné une partie du film y est aussi pour quelque chose.
Mais j'ai trouvé l'ensemble très bien construit, malgré les quelques facilités que j'ai pu glaner ici et là. Ceci dit, elles sont tellement minimes qu'elles ne m'ont pas dérangée.

Les rebondissements et les révélations s'enchaînent, sans jamais tomber dans la surenchère, ce que j'avais reproché à La vérité sur l'affaire Harry Québert. Ici, on se rend compte que le complot est bien plus vaste que ce qu'il semblait et cherche à marquer la scission entre la religion et la science.

C'est précisément ce conflit l'intérêt central de ce bouquin. Les cent premières pages illustrent d'ailleurs merveilleusement bien le propos ; on apprend que le scientifique assassiné cherchait à prouver scientifiquement des faits décrits dans la Bible (et plus spécifiquement dans la Genèse). Il voulait aussi illustrer concrètement l'une des théories scientifiques les plus connues ; je n'en dirais pas plus, mais sachez que ce fut le point le plus intéressant du livre. J'ai adoré cette partie, très bien documentée et très intéressante, tant du point de vue scientifique, que du point de vue religieux et éthique.

Passé le cap des 100 premières pages, c'est parti pour un voyage entre les murs du Vatican et les rues de Rome. Une course contre la montre qui apporte son lot de suspens, de révélations et de rebondissements.

Robert Langdon est un personnage attachant ; déjà son côté "professeur en symbologie" a tout pour me plaire, mais certaines scènes ne sont pas sans me rappeler mon propre vécu (celles de l'ascenseur ou des archives, par exemple).
Comme je l'ai écrit plus haut, certains moments semblent trop "faciles" pour notre héros, même s'il galère souvent avant de trouver LA réponse à une énigme ou à un problème.

L'alchimie avec la demoiselle qui l'accompagne (je ne sais plus son nom) fonctionne très bien ; leur complémentarité leur servira de nombreuses fois, les sortant même de situations dangereuses. J'ai beaucoup aimé l'évolution de leur relation, tant d'un point de vue professionnel que personnel.

Même si le livre est gros, Dan Brown distille son suspens avec efficacité et propose des passages très intéressants, parfois même des réflexions sur la place de la religion dans notre société ou encore l'impact de la science dans nos vies. Le tout avec fluidité, même si certaines scènes sont parfois difficiles à comprendre (les passages sur la matière, par exemple). Mais on sent vraiment qu'un travail de recherche considérable a été fourni derrière.

Anges et Démons est un thriller ésotérique efficace, qui fait passer le temps, même si je le trouve moins bon que le Da Vinci Code.