lundi 15 janvier 2018

Le Cimetière des Livres Oubliés, tome 1 : L'Ombre du Vent

HISTOIRE

A dix ans, Daniel est emmené par son père dans un endroit étrange : le Cimetière des Livres Oubliés. Là, le petit garçon choisit un livre (ou le livre le choisit) qui va changer sa vie : L'Ombre du Vent de Julian Carax.
Intrigué par l'auteur dont il ne reste pratiquement aucune information, il va se lancer dans une quête éperdue, au cœur de Barcelone, pour percer le mystère Carax et, parallèlement, trouver un sens à son existence.

CRITIQUE

J'ai lu ce roman des années auparavant, grâce à un devoir que je devais remplir pour l'école. Et je me souviens avoir été transportée dans cette Barcelone de l'après-guerre.
Dans le cadre d'une lecture commune, je voulais voir si cette impression m'est restée. Et je suis effectivement ravie d'avoir retrouvé la plume de Carlos Ruiz Zafon et d'avoir à nouveau passé un merveilleux moment !

Le héros, Daniel, est emmené, à dix ans, par son père au Cimetière des Livres Oubliés. Dans cet endroit, tous les livres abandonnés ou oubliés trouvent acquéreur. Et Daniel tombe sur un roman écrit par un certain Julian Carax : L'Ombre du Vent. Non seulement il le transporte, mais cela le pousse à en apprendre davantage sur l'auteur. Or, très peu d'informations circulent sur lui. De plus, Carax semble avoir vécu une vie très mouvementée.
Il n'en faut pas plus à Daniel pour se lancer sur ses traces. Un voyage au cœur de Barcelone, à la recherche du passé, mais aussi à la découverte de lui-même...

Ce que j'ai adoré par dessus tout, c'est l'immersion dans l'histoire. A commencer par la ville de Barcelone, plongée dans le contexte d'après-guerre. Je me suis parfaitement imaginée les rues, les bâtiments, tant M. Zafon maîtrise ses descriptions. C'est particulièrement le cas pour le Cimetière des Livres Oubliés ou encore la villa des Aldaya. L'immersion est d'autant plus forte que l'auteur ne se base pas que sur la vue ; il fait aussi appel à l'ouïe, l'odorat et le toucher. De quoi marquer les esprit avec des scènes flippantes, par moment !

L'histoire en elle-même est très plaisante à suivre. Ce que j'ai surtout aimé, ce sont les passages en italiques qui nous racontent l'histoire de Julian, au travers des gens qui l'ont connu. Comme Daniel, on découvre peu à peu son parcours, et je me suis rendue compte qu'au vu de ce que l'auteur nous propose, voilà un récit que n'aurait pas renié Virginia C. Andrews. C'est une auteure américaine qui a pas mal de sagas familiales à son actif, toutes avec des secrets souvent sordides. L'Ombre du Vent m'a beaucoup rappelé ses récits.

En parallèle à Carax, on suit aussi Daniel sur plusieurs années. Et on se rend compte qu'il suit un cheminement parallèle à Julian, notamment en ce qui concerne son histoire d'amour. Sa façon d'appréhender la vie à travers son jeune âge, ses découvertes sur Carax, etc... tout cela nous est livré progressivement, et en douceur.

J'ai éprouvé beaucoup d'attachement pour notre jeune héros. Sa naïveté et sa façon d'appréhender les choses (surtout celles de l'amour) le rendent très attachants. J'ai aussi beaucoup aimé la manière dont il recueille les révélations sur Julian ; je l'ai trouvé de plus en plus mature à mesure qu'on avançait dans l'histoire. Et pas seulement parce qu'il grandit en âge.
De plus, c'est notre narrateur ; on découvre donc tout en même temps que lui. Et c'est aussi un gros souci : car comme on suit tout à travers ses yeux, l'auteur ne s'attarde pas trop sur les personnages qu'il rencontre, et même sur son entourage.

Pourtant, un autre personnage que j'ai adoré, c'est Fermin. Ancien clochard, il va peu à peu se dévoiler ; j'ai adoré ses réparties, ses discours sur les autres, et surtout sur les relations amoureuses. Il possède un langage très recherché et n'hésite jamais à balancer ses quatre vérités aux autres. Voilà un trait de caractère qui m'a conquise !

Concernant les autres, j'ai apprécié les suivre, même s'ils sont moins travaillés que Daniel et Fermin. Le père, par exemple, qui aurait mérité un plus grand approfondissement, tant dans le caractère que dans la relation père/fils.
Pareil pour Béa, la fille qui fait chavirer le cœur de Daniel ; on a bien un développement de son passé et de son caractère, mais pas suffisamment pour la rendre attachante.

Mais surtout, je regrette que le Cimetière des Livres Oubliés soit finalement peu présent, bien qu'il soit le point de départ de l'intrigue. Cet endroit semble à la fois mystérieux et magique et là encore, j'aurais aimé voir plus de développement autour de ce lieu : sa construction, qui la dirige, etc. J'ignore si on aura plus d'infos dans Le Jeu de l'Ange et Prisonnier du Ciel, mais j'espère que l'auteur va donner plus d'éléments là-dessus.

La plume de Carloz Ruiz Zafon est juste magnifique. Il maîtrise les mots à la perfection : il sait nous transporter à la fois dans la ville de Barcelone et dans l'histoire de Julian. J'ai été transportée par son style, à la fois poétique et contemporaine. Avec en prime, un bel hommage à tous les amoureux des livres. Certaines citations risquent fort de vous parler si vous êtes, comme moi, un grand lecteur.

L'Ombre du Vent est une histoire magnifique, sublimée par la plume de l'auteur et la plupart de ses personnages. Je regrette juste que certains d'entre eux soient relégués au second plan alors qu'ils méritaient plus de développement.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire